Le syndrome de Stendhal est-il un mythe ou une réalité ?

La contemplation des beaux arts rendrait fou ! Bien que ce soit a priori absurde, il convient toutefois de bien se pencher sur la question afin d’en déterminer la réalité. Le syndrome de Stendhal, comme certains d’entre nous le savent déjà, est un phénomène qui laisse encore beaucoup de gens perplexes. En effet, l’on n’arrive pas toujours à complètement admettre que la seule exposition à une œuvre d’art, à quelque degré de beauté soit-il, puisse causer des troubles psychiques ou nerveux, allant jusqu’à plonger une personne dans la folie. Le doute se pose alors sur l’existence réelle de ce phénomène : est-il vraiment une réalité ? Ou est-ce tout simplement un mythe ? Voyons ce qu’il en est !

Le syndrome de Stendhal, c’est quoi exactement ?

D’une manière générale, le syndrome de Stendhal est défini comme un trouble psychosomatique qui serait à l’origine de nombreux malaises. Il tire son nom et son sens de l’expérience vécue par l’auteur français Stendhal qui, durant de son voyage à Florence en Italie, était envahie par une sensation bizarre au vu des beaux arts présentés dans l’église Santa Croce. Il décrit même les sensations qu’il éprouvait en ce moment précis dans son ouvrage intitulé « Rome, Naples et Florence ». Voici les mots qu’il utilisait :

« J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. »

Comment se manifeste le syndrome de Stendhal ?

Comme il est dit plus haut, le syndrome de Stendhal plongeait toutes ses victimes dans certains malaises liés aux sentiments éprouvés face à l’admiration des beaux arts. Parmi eux, on peut citer l’accélération du rythme cardiaque, les hallucinations, les vertiges, les évanouissements, les suffocations, la perte du sens de l’orientation ainsi que du sentiment d’identité, l’amnésie, les douleurs à la poitrine, etc.

D’après Graziella Magherini (psychiatre et psychanalyste italienne travaillant à l’hôpital Santa Maria Nuova et qui a mené une étude clinique sur 200 individus victimes du syndrome de Stendhal), ces symptômes s’observent chez certains touristes ayant fait la visite de l’un des 50 musées florentins. Ceux venus d’Amérique du Nord et d’Asie, ainsi que les nationaux italiens n’en sont pas touchés. Selon toujours son étude, le syndrome de Stendhal affecterait plus les individus vivant seuls et qui sont issus d’une éducation religieuse ou classique.

Les incertitudes liées à la réalité du syndrome de Stendhal

Le syndrome de Stendhal ne fait pas l’unanimité entre les chercheurs ou encore ceux qui s’intéressent de près à cette maladie. En effet, certains doutent encore de sa réalité. Si l’on se base sur les résultats de l’étude menée par Graziella Magherini, certains spécialistes affirment qu’elle est plus ou moins subjective dans la mesure où l’échantillon qu’elle a pris est relativement faible. Aussi, ses symptômes varient souvent d’une personne à l’autre. Ce qui peut remettre en question le concept même de « syndrome ». Enfin, certains avancent même que si ces touristes présentent ces différents symptômes, c’est qu’ils sont probablement soumis au stress et à la fatigue dus à la succession de nombreuses visites qu’ils effectuent.

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